JEAN-LUC ANDRIANARISOA

LOGICIEL LIBRE ET SOUVERAINETÉ NUMÉRIQUE

jean luc les confidentiels

Ce matin, nous allons parler consommation responsable, souveraineté et gouvernance en lien avec nos pratiques du numérique. Mon invité s’appelle Jean-Luc Andrianarisoa, il est franco-malgache et fondateur de l’association Les Confidentiels

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… Avec laquelle il fait la promotion du logiciel libre auprès de particuliers et de structures d’utilité sociale. Il travaille par ailleurs comme consultant sur les questions de gouvernance et d’organisation interne.

« Le libre représente tout un mode d’action pour s’émanciper en tant que citoyen. »

Les trois pépites de cet échange :
1) Jean-Luc nous dit que le logiciel libre représente un mode d’action pour s’émanciper en tant que citoyen car il nous invite à réfléchir à notre souveraineté par l’angle du numérique. Si je ne consomme que chez les GAFAM et que tous mes outils numériques, tant dans ma vie personnelle que professionnelle, sont hébergés chez les GAFAM alors je consens à ce que mes données leur reviennent, je renonce à la confidentialité de mes données. Pour Jean-Luc, le libre est une façon de militer contre la privatisation de la connaissance imposée par les multinationales. Il compare cette alternative aux commerces de proximité qui, a contrario des grandes surfaces, permettent une consommation plus juste et responsable tout en limitant les intermédiaires. Jean-Luc nous rappelle par ailleurs qu’au départ, internet a été conçu pour être un outil décentralisé.
2) Si le logiciel libre est si peu utilisé c’est parce qu’il est relativement méconnu. Il y a dans le libre des alternatives connues mais ce ne sont souvent pas les plus performantes. Jean-Luc nous dit que le libre est très avancé et nous invite à nous intéresser à KMeet pour remplacer Zoom, SwissTransfer au lieu de WeTransfer, Nextcloud à la place de Google Drive et Brave plutôt que nos navigateurs habituels. Si vous êtes auteur, compositeur, poète, créateur de contenus ou que sais-je, vous pouvez en outre placer votre travail sous la Licence Creative Commons qui permet une libre circulation des idées tout en respectant le travail original. Ceux qui veulent passer à l’étape supérieure peuvent également regarder du côté du French Data Network pour changer de fournisseur d’accès à internet. Evidemment, tous les liens sont dans la description.
3) Pour des personnes avec lesquelles il est difficile de parler de politique, parce qu’elles s’en sentent trop éloignées ou trop exclues, la question des pratiques numériques peut être très intéressante. D’autant que le sujet a le vent en poupe depuis quelques années avec les questions de lutte contre l’illectronnisme et désormais avec les campagnes massives de lutte contre le cyberharcèlement. Nous pourrions nous en servir comme porte d’entrée pour aborder d’autres sujets liés à notre consommation et à notre souveraineté de façon plus générale : un excellent moyen de faire de la politique et de la contre-culture en faisant « mine de rien ». Car même si nous faisons le choix de rester chez les GAFAM pour quelque raison que ce soit, il faut toujours que ce soit un choix conscient et assumé, jamais une réalité subie. Le plus petit pas selon Jean-Luc ? Commencer par créer des adresses mail différentes en fonction des utilisations que vous en avez.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

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