ON SE CONFINE OU BIEN…

ON SE CONFORME ?

Une image qui symbolise le conformisme de la société.

Depuis le début du confinement, le 16 mars dernier, les réseaux sociaux nous martèlent à coups de hashtags (sans mauvais jeux de mots) qu’il faut « rester chez nous » et ainsi « sauver des vies ». J’aimerais que l’on s’arrête deux minutes pour réfléchir ensemble à tout cela, d’accord ?

D’aussi loin que je me souvienne, ces « hashtags de crise » ont vu le jour en 2015 avec le tristement célèbre #JeSuisCharlie. Puis nous avons été Paris, Nice, Mila même récemment… Bref, les hashtags marquent désormais notre quotidien médiatique. (Estimez-vous heureux, nous avons échappé à un #JeSuisGriveaux.) Ce qu’ils semblent indiquer – c’était du moins le cas au départ – c’est une appartenance à une mouvance, à un groupe, à un courant de pensée. C’est une identité : on était Charlie contre ceux qui ne l’étaient pas, Dieu soit loué ! (Là, c’était voulu.)

Dans tout cela, voilà qu’aujourd’hui, en pleine « crise sanitaire du coronavirus » (ceux qui me connaissent savent très bien ce que j’en pense), nous sommes condamnés à rester chez nous et à subir la bien-pensance de tous les « hashtagueurs » qui, non content de leur conformisme, le prônent sous toutes ses formes – photos de profil, messages, dessins pseudo-humoristiques – à qui veut bien l’entendre (et même à ceux qui ne le veulent pas d’ailleurs).

Est-ce que c’est vraiment cela, la réalité ? Est-ce qu’il y aurait d’un côté ceux qui « restent chez eux » et « sauvent des vies » (en d’autres termes, les « gentils ») ? Et d’un autre côté les vilains garnements, les désobéissants, les « méchants » ? J’ai plutôt l’impression que c’est l’inverse, moi, et que ce sont justement ceux qui ne restent pas chez eux qui sauvent des vies, car ils continuent d’approvisionner nos supermarchés, ils continuent de soigner nos malades au détriment de leur propre santé, ils continuent de vider nos poubelles ou de nous livrer nos colis.

Que l’on soit bien clair : un confinement, quel qu’en soit le motif, est une privation partielle ou totale de notre liberté. Alors, certes, il n’y a pas des milliards de solutions pour enrayer une épidémie. En fait, il y en a à peu près deux : agir tôt, tester un maximum d’individus, soigner les malades chez eux pour ne pas encombrer inutilement les hôpitaux tout en confinant les personnes à risque ; ou attendre que la situation devienne incontrôlable et confiner tout le pays.

Nous en sommes là aujourd’hui, car il faut bien rattraper l’incompétence de ceux qui nous gouvernent. Alors faut-il qu’en plus de subir la bêtise des oligarques, nous en soyons fiers ? Pourquoi pas un hashtag #ConfinéMaisFierDeLEtre tant que nous y sommes ?! Quand un otage éprouve de la compassion pour celui qui le tient captif, moi j’appelle cela un syndrome de Stockholm. Orwell, s’il nous voyait, nous tirerait son chapeau !

Réveillons-nous, par pitié, et ne laissons pas la propagande 2.0 nous priver de la dernière liberté qu’il nous reste : celle de penser.

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