YOHAN DURAND

INTERMITTENCE DU SPECTACLE : LE GUIDE POUR BIEN DÉMARRER

yohan durand

Ce matin nous allons tenter l’impossible : décortiquer le sac de nœuds qu’est le régime de l’intermittence du spectacle ! Vous qui vous lancez et qui avez besoin de bons tuyaux, cet épisode est fait pour vous !

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Mon invité, vous le connaissez puisqu’il est déjà venu ! Yohan Durand est un diaboliste danseur que j’ai découvert au Festival d’Aurillac. Il est autodidacte et j’ai pensé que ce serait le profil idéal pour aborder ce sujet car rien de mieux que l’explication d’une personne qui a dû comprendre et éprouver les choses par elle-même.

« L’intermittence, c’est avant tout un régime d’indemnisation du chômage. »

Les trois pépites de cet échange :
1) Yohan nous rappelle que l’intermittence est un régime et non un métier : c’est un mode d’indemnisation du chômage créé spécifiquement pour les professionnels de l’audiovisuel, du spectacle vivant ou du cinéma, qu’il s’agisse d’artistes ou de techniciens. Ce régime leur permet de cotiser pour la retraite et le chômage en prenant mieux en compte la réalité de leur profession, faite de période de travail plus intenses et de période « de creux ». Pour accéder à ce régime, il faut avoir cumulé sur une première année 507 heures de travail, rémunérées en cachets. Ces heures doivent êtes comptabilisés de date à date : si vous réalisez votre premier cachet le 4 mars 2024, vous devrez réaliser le dernier avant le 4 mars 2025 pour être éligible. L’addition des sommes versées par vos différents employeurs sur ces 507 heures va permettre à France Travail de calculer l’indemnité journalière que vous toucherez lorsque vous accèderez au statut. Elle est recalculée chaque année car chaque année, vous devez justifier d’un minimum de 507 heures.
2) Un cachet est un ensemble de trois documents : il est constitué du contrat de travail – un CDDU (contrat à durée déterminée d’usage), du bulletin de salaire et de l’AEM (attestation employeur). Ces trois documents sont obligatoires pour chaque cachet. Un cachet « vaut » 12 heures si vous êtes artiste et entre 8 et 10 heures si vous êtes technicien. Cela ne veut pas dire que vous effectuerez 12 heures chez votre employeur mais que 12 heures seront décomptées de vos 507 heures à réaliser. Votre cachet donne également lieu à des cotisations auprès de l’URSSAF et d’AUDIENS, la mutuelle et prévoyance des professionnels du spectacle. A partir du mois d’avril, vous pouvez réclamer vos congés spectacles, qui correspondent à 10% du montant brut global perçu sur une année.
3) Pour employer un intermittent du spectacle, il faut soit avoir une licence d’entrepreneur de spectacles si vous êtes un professionnel du milieu (une compagnie de théâtre, une structure de production, etc), soit utiliser le GUSO (Guichet Unique du Spectacle Occasionnel) qui permet à n’importe quelle personne physique ou morale de rémunérer en cachet un nombre limité d’intervenants. Un client n’a donc pas à vous demander de créer une association pour pouvoir le facturer : il peut devenir directement employeur. Pour celles et ceux qui se demandent comment payer son premier cachet à un comédien, sachez que j’avais réalisé en 2019 une vidéo – sur mon blog à l’époque – qui traite du sujet. Je l’ai remise sur la chaîne YouTube du Bazar Culturel. Elle n’est peut-être plus totalement à jour mais elle devrait tout de même vous donner quelques clés si vous partez de zéro.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

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