Cette semaine, nous partons à la découverte d’un Parti peu connu mais qui mériterait à gagner en visibilité : le Parti Pirate ! A mon micro pour en parler, Florie Marie.
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Œuvrant pour les libertés individuelles et pour une transformation globale du système vers une démocratie équitable, Florie est Présidente du Parti Pirate international et porte-parole du Parti Pirate français.
« Se revendiquer du même bord politique que ce qu’on a aujourd’hui dans notre échiquier politique, ça ne nous correspond pas du tout. »
Les trois pépites de cet échange :
1) Le Parti Pirate est un mouvement progressiste international qui tente de sortir de la logique des partis « listes de diffusion » en impliquant ses membres au sein d’une Assemblée Permanente. Cette Assemblée se réunit une fois par mois et vise à développer ensemble et par améliorations continues un programme commun et véritablement démocratique. L’organisation au sein du Parti est la plus horizontale possible avec un fonctionnement « par équipages » – une terminologie qui reprend évidemment le champ lexical de la piraterie – et chaque personne a le pouvoir de déposer une motion.
2) Tout en prenant du recul par rapport aux courants politiques traditionnels, le Parti Pirate français souhaite s’inscrire dans la logique des élections institutionnelles. Cette démarche n’est pas sans rappeler ce que les théoriciens de la pensée anarchiste appellent la propagande par le fait – c’est-à-dire le recours à des actes parfois illégaux, réalisés à visage découvert dans le but de porter en politique une vision alternative qui n’a en règle générale pas sa place dans le débat et ce afin de provoquer une prise de conscience populaire. Attention, je ne suis pas en train de dire que le Parti Pirate est illégal ! Cependant, leur histoire issue du libre partage des données et la manière qu’ils ont eu de rebondir en créant un Parti m’y fait penser. D’ailleurs, j’en profite pour souligner que si la propagande par le fait a si mauvaise réputation, c’est parce qu’elle a été réduite à des attentats et du sabotage par ceux qui voulaient discréditer l’anarchisme. Mais c’est loin de n’être que ça ! Et la démarche du Parti Pirate est en ce sens très intéressante.
3) En ce qui concerne la propriété intellectuelle, Florie nous invite à interroger le système dans son ensemble, en sortant de la vision centrée uniquement sur la culture – car la question de la propriété intellectuelle est beaucoup plus large que cela. Une des solutions envisagées par le Parti Pirate serait un revenu de base, qui permettrait aux personnes de créer et de partager librement leurs contenus puisqu’elles n’auraient plus à se soucier d’avoir de quoi vivre. J’avoue qu’à titre personnel cette solution ne me satisfait pas totalement car l’idée d’un revenu de base est forcément corrélée à celle d’un État tout puissant et je suis de plus en plus convaincu qu’une société véritablement démocratique ne pourrait être qu’une société sans État. D’ailleurs, il est à noter que cette idée du revenu universel a été récupérée par des Partis traditionnels à tendance libérale conservatrice, voire libérale autoritaire. Mais le sujet n’en demeure pas moins à creuser !
Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.