MATHIEU FRANCART

ET SI LA PERMACULTURE ÉTAIT APPLICABLE AUX HUMAINS ?

Mathieu francart jardine ton biz permaculture business

Cette semaine, nous allons nous demander si les principes de permaculture sont applicables… aux êtres humains ! Une question fascinante que j’ai eu la chance d’aborder avec un expert du sujet : Mathieu Francart.

*****

Après avoir travaillé une partie de sa vie dans les domaine artistique et social, il a développé une entreprise de coaching et de formation en y appliquant les connaissances qu’il avait acquises dans le domaine de la permaculture. Voyant que ce modèle fonctionnait, il a décidé d’enseigner à ses clients entrepreneurs ce qu’il a appelé la Permaculture-Business. « Tout se jardine. Votre entreprise aussi. » écrit-il sur son site internet. Dans cet épisode, il sera question d’entreprenariat mais pas que ! Vous verrez que les conseils donnés par Mathieu sont bien plus larges et applicables dans de nombreux domaines.

« Cela permet aussi de penser en termes d’écosystème : mon entreprise est vivante et tous les éléments sont reliés les uns aux autres. »

Les trois pépites de cet échange :
1) La permaculture n’est pas que du jardinage écologique : c’est une pensée systémique qui inclue l’Homme et son environnement dans un écosystème à part entière. En ce sens, prendre soin de soi et du monde autour de soi, faire preuve de ce que Mathieu appelle une « écologie intérieure », c’est déjà de la permaculture. Il est à noter que dans cet écosystème global, tous les organismes vivants sont reliés entre eux. Ce qui est petit est comme ce qui est grand, ce qui est visible est comme ce qui est invisible, ce qui est à l’intérieur est comme ce qui est à l’extérieur, ce qui est individuel est comme ce qui est collectif. Bref, vous comprenez l’idée : tout dans l’univers fonctionne selon un principe de reliance et d’équilibre et nous en faisons partie. De la même manière, la création une entreprise – pour celles et ceux à qui ça parle – s’inscrit dans cet écosystème et l’entreprise fonctionne comme un organisme vivant.
2) Les principes du vivant sont des lois universelles qui s’appliquent à tout organisme vivant en tous temps, tous lieux et toutes circonstances. Nous avons déjà mentionné le principe de l’interconnexion entre tous les êtres mais au cours de notre échange, Mathieu en a évoqué cinq autres : le principe de l’inclusion, qui nous dit que nous pouvons nous épanouir en prenant appui et en incluant ce qui nous bloque, nous handicape et nous limite plutôt qu’en cherchant à le contourner ; le principe de la dualité, qui nous dit que toutes les médailles ont deux faces et que nous devons accepter les deux ; l’importance de l’observation et de la prise de recul pour comprendre le vivant ; le fait que tout se recycle toujours et qu’une même création peut être utilisée et réutilisée à plusieurs reprises ; et enfin l’idée que le problème est la solution. Tous ces principes me renvoient à l’idée que la nature est dans son fonctionnement, dans son essence même, démocratique. Si la démocratie c’est le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple – ou pour le dire d’une autre manière, la démocratie c’est l’ordre sans la domination – alors la nature est démocratique. Il y aurait un parallèle vraiment intéressant à faire entre la manière dont nous abordons la nature et la manière dont nous abordons la politique, mais ce sera le sujet d’un prochain podcast.
3) La croissance infinie et à l’inverse, la décroissance nécessaire, relèvent toutes deux du mythe. Grandir ne veut pas forcément dire produire à outrance et entreprendre sainement ne veut pas forcément dire décroître. L’important, c’est de laisser grandir ce qui doit grandir au rythme où ça le doit. La nature est sans cesse en train de s’épanouir, l’univers est sans cesse en expansion. La vie, c’est la croissance. La question, c’est de savoir si l’on souhaite une croissance saine et harmonieuse (pour reprendre les termes de Mathieu) ou si l’on souhaite une croissance violente, rapide, mais pas forcément très résiliente. Que ce soit dans le domaine entrepreneurial ou dans la vie en général, il est nécessaire d’être à l’écoute de soi pour ne pas intégrer « par défaut » les valeurs d’autrui et se laisser entraîner dans une prédation excessive, une compétition à outrance, une course au toujours plus, toujours plus vite.

PS : Je me suis, après coup, rendu compte d’une imprécision dans ma conclusion. Ce n’est pas exact quand je dis que « la nature est sans cesse en train de s’épanouir ». La nature connaît aussi des moments de creux et c’est normal : le printemps n’a de sens que parce qu’il y a un hiver. Produire ou entreprendre dans le respect de la nature, c’est accepter ce cycle fait de périodes de grande productivité et de périodes de repli, de maturation, de repos.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *