ISABELLE PAOLETTI

SUBLIMER UN ÉVÈNEMENT TRAGIQUE GRÂCE À L'ART

Isabelle Paoletti

Aujourd’hui, nous allons parler du deuil et du pouvoir de l’art sur celui-ci. Il sera question de poésie, d’écriture et de dessin. Bref, un épisode qui est donc en lien direct avec ma série d’entretiens sur l’art en tant que thérapie.

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Mon invitée s’appelle Isabelle Paoletti. Elle est autrice et dessinatrice sur des objets recyclés. Lors de la maladie de son mari, puis du décès de celui-ci, elle a livré ses ressentis et son expérience du deuil dans des poèmes qu’elle a ensuite rendus publics. L’art comme exutoire et comme moyen de surmonter une douleur, c’est notre sujet du jour.

« Si je n’avais pas écrit, je me serais écroulée. C’est comme ça que j’ai tenu. »

Les trois pépites de cet échange :
1) Lorsque l’on ressent des émotions denses comme le chagrin, la tristesse ou la colère, le fait de passer par une production artistique permet de les transmuter tout en acceptant de se laisser traverser. De cette manière, on évite de les refouler mais on évite aussi de se laisser submerger. Créer permet de « sortir ce qu’on a à sortir » pour reprendre l’expression d’Isabelle, de façon naturelle, sans forcer, sans précipiter, et ainsi de commencer à poser les briques d’une reconstruction.
2) Dans un processus de sublimation par l’art, il n’y a pas de recherche esthétique. A l’instar de l’art-thérapie, ce n’est pas fait pour être beau ni même pour être lu. C’est d’abord et avant tout fait pour se faire bien, pour nous parler à nous qui créons. Le côté esthétique et « exploitable » de la démarche (ne voyez dans l’utilisation de ce terme aucun jugement de valeur) ne vient qu’après, une fois la phase d’introspection terminée.
3) L’intérêt premier de l’art est avant tout de partager des expériences et des ressentis. Les dérives de notre société moderne qui ont fait de l’art un produit destiné à être vendu (et donc réfléchi en tant que tel dès le départ) ont tendance à nous faire oublier que l’art, c’est quelque chose qui part de nous, de notre vécu, de notre rapport au monde et qui par sa transposition en objet créatif touche à une forme d’universalité. Le travail d’Isabelle suscite des émotions chez ses lecteurs, mais force est de constater qu’il est aussi utile à sa psychologue par exemple pour expliquer de manière simplet et concrète ce que ressentent les personnes en deuil.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

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