KEVIN

INITIATIVES DÉMOCRATIQUES : COMMENT AGIR SUR LE TERRAIN

kevin

Cet épisode s’adresse particulièrement à des personnes qui n’expriment pas encore leur engagement citoyen, qui veulent commencer à s’engager pour plus de démocratie mais qui ne savent pas comment s’y prendre ni par où commencer.

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Mon invité s’appelle Kevin. De métier contrôleur de gestion dans l’industrie, il est sorti dans la rue il y a deux ans pour s’opposer aux mesures sanitaires liberticides. Depuis, il continue de réfléchir aux moyens et aux actions qui pourraient permettre un basculement politique. Il a notamment fondé une association pour travailler sur les enjeux d’autonomie locale.

« Le fait de se mettre en action, je pense que ça augmente les probabilités que d’autres s’y mettent. »

Les trois pépites de cet échange :
1) Tout commence par le fait d’aller à la rencontre d’autres personnes avec lesquelles faire collectif : cela peut passer par des manifestations comme ce fut le cas avec Kevin mais également par tous types d’évènements en lien direct ou indirect avec la politique : je pense par exemple aux rassemblements sur les ronds-points lors du mouvement des Gilets Jaunes. Au-delà du fait de se retrouver pour lutter « contre » quelque chose, cela permet de faire des rencontres de personnes très différentes avec lesquelles on peut commencer à dialoguer et à imaginer des projets collectifs concrets.
2) Même si on est seul, on peut être force de propositions et lancer des actions pour soi. Ce que j’apprécie dans le témoignage de Kevin, c’est qu’il n’a pas attendu d’être dans un groupe pour passer à l’action. Il a pris l’initiative de contacter des élus pour demander des rendez-vous et d’autres l’ont rejoint dans la démarche : mais il a d’abord lancé l’idée pour lui-même. Cela montre que même seul, ou en très petit groupe on peut agir : D’ailleurs, Kevin nous précise qu’il convient de n’être pas trop nombreux à ce type d’entretiens pour ne pas laisser l’opportunité à l’interlocuteur de noyer le poisson. Il conseille également de préparer peu de questions, mais des questions très précises. Sa posture pendant l’entretien est par ailleurs intéressante : il n’y va pas dans l’attente d’un changement mais pour montrer qu’il est conscient des dérives autoritaires, qu’il est témoin et qu’il s’en fera la mémoire.
3) Il est intéressant à un moment donné de s’approprier les textes officiels pour commencer à en comprendre les failles : cela peut passer par le fait d’acheter une petite Constitution en livre de poche, par exemple. Et puis, dès que l’on commence à être un peu nombreux, de se réunir pour la déchiffrer à plusieurs et même, pourquoi pas, d’en proposer une réécriture qui peut ensuite être rendue publique sur un blog ou même distribuée sur des places de marché ! J’entendais il y a quelques temps une interview d’Étienne Chouard qui disait qu’en période d’urgence, il est difficile de maintenir la démocratie car l’urgence implique de pouvoir prendre des décisions rapides. Lorsqu’il y a des émulations citoyennes, c’est parce que nous nous trouvons dans des périodes d’urgence. Lorsque cette émulation retombe, comme cela semble être le cas actuellement, la période est à l’inverse propice pour se poser, réfléchir à plusieurs et préparer la prochaine émulation – et qui sait, peut-être même plus.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

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