Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir de recevoir une personne pour laquelle j’éprouve une sincère admiration, Rémy Watremez. Fondateur du média Juste Milieu, Rémy décortique l’actualité avec un angle « pas comme les autres » comme il le dit lui-même.
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Juste Milieu c’est « l’actualité + la rigolade – le mensonge » avec des vidéos quotidiennes sur YouTube, Twitch et ailleurs. Un média qui assume sa ligne éditoriale et ses couleurs à l’heure où l’on croirait que toute la presse a été fondue dans le même moule, ça fait plaisir et c’est justement de cela que nous allons parler ensemble.
« Tout cela n’est qu’un jeu de dupes qui contribue à favoriser le même système politique en place. »
Les trois pépites de cet échange :
1) Ce que j’apprécie particulièrement dans la démarche de Rémy, c’est d’abord sa volonté de chercher à avoir le regard le plus juste possible sur le réel, sans faire de concessions à qui que ce soit mais sans pour autant entrer dans une forme de critique excessive. Ce que j’ai appris au cours de mes expériences et aussi via les nombreuses interviews de Rideau Rouge, c’est que les situations sont rarement simples et que si nous souhaitons développer une analyse qui soit la plus complète possible, il est nécessaire de toujours chercher à regarder le tableau dans son ensemble, à comprendre tous les facteurs et surtout à ne pas partir avec des idées préconçues. La capacité qu’il a à rire de tous les camps politiques permet effectivement de trouver un trait d’union comme il le dit lui-même, mais elle permet surtout à mon sens, de faire table rase des opinions « claniques » des uns et des autres pour pouvoir regarder le paysage sous un autre angle.
2) Il est important de se rappeler que l’on parle toujours depuis un endroit qui nous est propre, selon un point de vue qui est forcément subjectif. Or, depuis plusieurs années, les grands médias tentent de nous faire croire à leur objectivité et cette fausse objectivité entraîne de graves conséquences sur notre rapport au réel : d’une part, elle instille dans les mentalités le fait que certains disposent de « la vérité » tandis que d’autres mentent ou sont complotistes ; d’autre part, elle fait complètement disparaître la question de la lutte des classes puisqu’il n’y a plus ni dominants ni dominés mais juste les bons citoyens d’un côté et les mauvais de l’autre. Les médias de service public y sont pour beaucoup dans la propagation de cette croyance car ils construisent depuis toujours leur discours sur le fait qu’ils sont neutres, alors qu’ils sont un organe de communication du pouvoir en place et ce, quel que soit le bord politique. Rappelez-vous que la Communication fait partie des prérogatives du Ministère de la Culture.
3) Rémy nous invite à faire attention à la fuite en avant orchestrée par nos dirigeants. C’est aussi cela, sans doute, le « juste milieu » ! Il nous rappelle que le progrès n’est pas une fin en soi et qu’au lieu de rechercher l’avancée permanente, il est nécessaire de toujours reconsidérer les faits depuis la place où l’on se trouve. L’objectif n’est pas d’avancer pour avancer mais de construire la meilleure société qui soit, pour nous-mêmes et pour les autres, dans le respect du vivant et des conquêtes sociales déjà gagnées. Sur la question du revenu universel, mon cœur balance encore. Bien que j’entende les potentielles dérives qu’il pourrait entraîner, je reste convaincu qu’à petite échelle, dans une société sans État ou du moins sans pouvoir centralisé, il pourrait être un vecteur d’émancipation.
Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.