STÉPHANE CHATRY

LES PREMIERS PAS VERS LE MONDE DE DEMAIN

Stéphane Chatry vidéste permaculteur réalisateur de tous résistants dans l'âme

Cette semaine, j’ai la chance de recevoir Stéphane Chatry, permaculteur aguerri et vidéaste engagé que vous connaissez sûrement si vous êtes adepte d’autonomie alimentaire et de santé naturelle !

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Initiateur de la chaîne YouTube Éthique TV, il est aussi le co-auteur avec Louis Fouché de l’ouvrage Tous résistants dans l’âme, et le réalisateur du documentaire du même nom. Fasciné que je suis par ces démarches alternatives, je trouve pourtant qu’elles manquent parfois de concret et semblent déconnectées de la réalité : l’autonomie c’est bien mais de quoi vivent tous ces gens ? Ont-ils un loyer à payer ou un crédit ? Ou bien ont-ils eu un emploi très rémunérateur dans une vie passée ? Se passent-ils complètement d’argent ? Mais dans ce cas comment se déplacent-ils car qui dit ruralité dit aussi problématiques de mobilité… Bref : les premiers pas. Quels sont-ils et comment les faire ? Ce sont ces questions auxquelles nous allons tenter de répondre en compagnie de Stéphane.

« L’acte le plus contestataire, le plus radical pour faire changer le monde, c’est de faire pousser ta nourriture. »

Les trois pépites de cet échange :
1) Je reste persuadé malgré mon échange avec Stéphane que prendre le chemin de l’autonomie et du retour au vivant, c’est-à-dire aller à contre-courant de la société demande beaucoup de volonté. Déjà, parce que comme le dit Stéphane, le système est bâti de telle façon que ce qui est le plus simple (le supermarché, les commandes Amazon) est plus accessible que ce qui est éthique. Mais aussi et surtout parce que pour des publics précaires ou fragilisés – et je le sais pour l’avoir vu de mes yeux durant la période où j’ai travaillé dans le social – tous les actes de la vie quotidienne constituent un parcours du combattant. Alors prendre la voiture et faire trente kilomètres pour aller chez un producteur local, c’est juste hors de portée ! Pour autant, j’en retiens l’idée de se regrouper à plusieurs, de créer des collectifs pour référencer et réunir au même endroit différents producteurs par exemple et ainsi faciliter un peu la tâche à toutes les personnes qui sont à l’étape juste avant nous dans le parcours. Si par l’entraide, on peut permettre à d’autres de faire le premier pas – qui est certainement le plus difficile à faire – c’est déjà énorme.
2) Ne pas oublier que les briques se posent une par une et que tous les super projets que l’on voit dans les documentaires, dont celui de Stéphane, mais aussi sur le net – ont pris des années voire des décennies pour se mettre en forme tels qu’ils nous apparaissent. Pour ne pas avoir cette sensation d’une montagne infranchissable, il est nécessaire de prendre conscience que tout cela s’inscrit dans le temps long. Le chemin vers l’autonomie est pour beaucoup le parcours d’une vie et ce que nous montrent les documentaires n’est que la partie émergée de l’iceberg. Stéphane nous rappelle de faire chaque jour du mieux que l’on peut pour faire grandir son biotope progressivement – c’est en fin de compte le quatrième accord toltèque – et j’aime beaucoup cette idée.
3) Pour retrouver l’autonomie, il semble nécessaire de retrouver en parallèle du temps libre, du temps pour soi et pour son jardin et donc sortir de la dépendance à un travail, un emploi du temps contraignant, un rythme quotidien assigné. Il ne s’agit pas pour autant de chercher à vivre sans argent mais dans le modèle économique que nous partage Stéphane, on retrouve une accumulation de plusieurs sources financières – ce qui lui permet, mis bout à bout – de gagner en indépendance.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

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